Portrait d'Entreprise
l’argile
Valérie Vidal
Petite histoire…
On retrouve les premières traces de l’utilisation des terres argileuses en thérapeutique dans la civilisation égyptienne 2 700 ans avant J.-C. Au fil des siècles, de nombreux tradipraticiens et médecins de tous les continents ont utilisé l’argile. De nos jours, de nombreuses spécialités pharmaceutiques en contiennent, ainsi que de nombreux produits cosmétiques.
Quels bénéfices pour la santé ?
Il n’existe en réalité pas une mais des argiles avec des structures minéralogiques et des compositions variables. Les plus couramment utilisées en thérapie naturelle sont l’illite et la montmorillonite, qui sont le plus souvent de couleur verte (mais aussi parfois jaune ou rouge) et la kaolinite, le plus souvent de couleur blanche.
Chacune d’elles possède des vertus plus spécifiques mais la plupart partagent les propriétés suivantes :
- un pouvoir absorbant qui confère un effet couvrant, permettant l’emploi en cataplasme et en pansement digestif ;
- un pouvoir adsorbant qui permet la fixation de nombreux éléments indésirables : gaz intestinaux, certaines bactéries, toxines, poisons… ;
- une action reminéralisante : l’argile est composée de nombreux minéraux (silice, aluminium, magnésium, calcium, fer, phosphore, sodium, potassium, zinc…) ;
- des propriétés antiseptique, cicatrisante, désodorisante, anti-inflammatoire…
La montmorillonite contient une plus grande variété de minéraux et son pouvoir d’adsorption est plus important. Elle est plus indiquée pour traiter les plaies, les abcès et la déminéralisation. L’illite et la kaolinite ont, quant à elles, un effet couvrant supérieur utile pour tapisser et protéger la muqueuse gastro-intestinale.
Dans quels cas l’utiliser ?
L’utilisation de l’argile concerne prioritairement les affections cutanées, ostéoarticulaires et digestives. A chaque affection correspond un mode d’application interne ou externe, voire les deux combinés. Généralement, on choisira :
- le cataplasme froid en cas d’abcès, hématome, contusion, escarre débutante, brûlure légère peu étendue, entorse, hémorroïde, varice, écharde ;
- le cataplasme chaud en cas de douleur arthrosique ou rhumatismale et de tendinite ;
- l’eau d’argile en cas de ballonnements, flatulences ;
- l’eau argileuse en cas de colite, diarrhée, gastralgie, fatigue, déminéralisation.
Mode d’emploi
Eau d’argile : mettre de ½ à 1 c. à c. d’argile ultraventilée dans un verre d’eau et mélanger. Laisser reposer de 3 à 4 heures ou toute la nuit. Boire l’eau, sans mélanger, et ne pas consommer l’argile déposée au fond du verre. De préférence le matin à jeun.
Eau argileuse : même préparation que ci-dessus, mais avant de boire on mélange à l’aide d’une cuillère en bois. De 1 à 3 prises par jour, de 15 à 30 minutes avant les repas. Sur conseils d’un thérapeute.
La durée des cures est de 1 à 3 semaines durant lesquelles il faut boire beaucoup d’eau.
Cataplasme : la pâte se prépare avec de l’argile surfine en poudre ou concassée et de l’eau. Elle doit être épaisse et malléable. Le cataplasme d’une épaisseur de 1 à 2 cm doit déborder de 2 à 3 cm de la zone à traiter. Pour le fixer, on l’entoure d’une bande, d’un linge ou d’un film plastique alimentaire. On le garde généralement de 1 à 2 heures.
Précautions et contre-indications
L’usage interne est déconseillé en cas de constipation chronique, d’antécédents d’occlusion intestinale, d’hernie digestive, d’hypertension, durant la grossesse et l’allaitement, en cas de régime riche en matières grasses, d’absorption d’huile de paraffine dans les 15 jours précédents, avec certains médicaments.