Portrait d'Entreprise
la canneberge
Valérie Vidal
Petite histoire…
La canneberge, Vaccinium macrocarpon, appartient à la famille botanique des éricacées. Elle est également connue sous le nom d’airelle rouge ou sous son nom anglais, cranberry. Cet arbuste à feuilles persistantes est cultivé en Amérique du Nord, d’où il est originaire, ainsi qu’en Europe. Il produit une petite baie rouge au jus à la fois amer et acidulé.
Ce sont les Amérindiens qui furent les premiers à employer la baie de canneberge pour ses propriétés médicinales. Aujourd’hui, elle occupe une place de choix dans la pharmacopée naturelle.
Quels bénéfices pour la santé ?
La baie de canneberge contient environ 10 % de glucides, de petites quantités de protéines, des fibres et des substances à forte activité antioxydante dont les proanthocyanidines (PACs), la catéchine et la vitamine C. Elle renferme aussi des acides organiques dont les principaux sont l’acide citrique, l’acide malique et l’acide quinique.
Son intérêt thérapeutique vient de sa capacité à empêcher l’adhérence aux cellules de certaines bactéries des espèces Escherichia coli et Helicobacter pylori. Environ 80 % des cystites sont dues à une colonisation de la vessie par E. coli. La bactérie H. Pylori est, quant à elle, en cause dans 60 % à 80 % des ulcères gastriques.
Dans quels cas l’utiliser ?
Traditionnellement, les Amérindiens employaient la canneberge pour prévenir et traiter les infections des voies urinaires, ainsi que pour soigner divers troubles du système digestif, du foie, des reins et du sang. Les baies ont aussi été utilisées pour prévenir et soigner le scorbut.
Aujourd’hui, on met à profit l’action antibactérienne de la canneberge par mécanisme d’antiadhésion pour réduire :
- la fréquence des infections urinaires à E. coli chez les femmes, en prévention (après une relation sexuelle notamment) ou pour éviter les récidives ;
- les risques d’urétrite ou d’infections urinaires chez les hommes souffrant d’un adénome de la prostate ou après la pose d’une sonde urinaire ;
- la concentration de la bactérie H. Pylori dans l’estomac de personnes infectées de façon chronique.
Présentation
On trouve la canneberge en jus, comprimés et sachets de poudre à base de jus déshydraté.
Pour une efficacité prouvée, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) recommande de prendre une dose quotidienne de 36 mg de PACs. Les jus liquides n’étant pas dosés en PACs, pour avoir l’équivalent d’une gélule ou d’un sachet dosé à 36 mg de produit actif, il faudrait boire de 75 ml à 100 ml de pur jus.
Mode d’emploi
Cystite : la canneberge n’est pas recommandée comme unique traitement en cas d’infection urinaire déclarée. Elle peut cependant être prise en complément d’un traitement homéopathique, allopathique ou aromathérapique, à raison de 2 prises par jour, espacées de 12 heures, pendant 10 jours. Puis, pour éviter les récidives, en cure de 7 à 10 jours par mois ou en continu pendant 1 à 3 mois.
Infection à H. pylori : 2 prises par jour espacées de 12 heures, pendant 10 à 20 jours, puis 1 par jour 1 semaine par mois. De préférence en complément d’un traitement aromathérapique.
Quelle que soit la forme, la canneberge se prend un peu avant les repas ou 2 heures après. Il est important de boire beaucoup d’eau, particulièrement si l’on prend des comprimés.
Précautions
Le jus de canneberge pourrait augmenter l’effet anticoagulant de la warfarine ; les personnes qui prennent des anticoagulants doivent faire surveiller de près leur taux de prothrombine (INR) si elles consomment de grandes quantités de canneberge.
Le jus de canneberge, de par son acidité, peut ne pas convenir aux personnes qui ont un terrain acidifié.