Portrait d'Entreprise
La mélatonine
Valérie Vidal
Petite histoire…
Découverte en 1958 par le dermatologue américain Aaron B. Lerner, la mélatonine est une substance naturellement présente dans l’organisme et très répandue dans le monde vivant. Elle existe sous forme de médicament et de complément alimentaire. Depuis avril 2018, un avis de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) souligne les risques potentiels liés à l’usage de la mélatonine et la déconseille dans de nombreuses situations, sans réelles preuves du lien entre mélatonine et effets secondaires observés.
Quels bénéfices pour la santé ?
Dans l’organisme, la mélatonine est synthétisée principalement dans la glande pinéale, à partir d’un neurotransmetteur, la sérotonine, qui dérive elle-même d’un acide aminé, le tryptophane. Son rôle le plus connu est celui de moduler le cycle veille-sommeil, ce qui lui vaut le nom « d’hormone du sommeil ». En réalité, la mélatonine possède bien d’autres fonctions : elle régule de nombreuses sécrétions hormonales ; elle participe à la défense antioxydante face au stress oxydatif et au bon fonctionnement immunitaire ; elle contribue à la régulation de la pression artérielle et de la température corporelle ; elle exerce un effet favorable sur la santé osseuse et un effet protecteur contre certains cancers. La mélatonine possède aussi des propriétés analgésiques puissantes, à des doses non autorisées en France.
De nombreux facteurs peuvent conduire à une diminution de la sécrétion de la mélatonine et à ses conséquences : le travail de nuit, ou posté, les champs magnétiques intenses, la consommation d’alcool au-delà d’un verre par jour chez la femme, le travail prolongé sur écran, la prise de bêtabloquants, un déficit d’apport de tryptophane ou de synthèse de la sérotonine par l’intestin. Dans la mesure du possible, il convient d’agir sur ces causes avant de recourir à une supplémentation prolongée en mélatonine.
Dans quels cas l’utiliser ?
Les indications de la mélatonine sont :
- le décalage horaire ou effet « jet lag » ;
- les troubles de l’endormissement chroniques et les réveils nocturnes, en particulier chez les plus de 80 ans. Chez les plus jeunes, il n’est pas conseillé d’en prendre sur des longues périodes pour s’endormir, au risque de voir la production naturelle de l’organisme s’éteindre ;
- pour améliorer le sommeil et l’humeur des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des enfants autistes ;
- le travail de nuit, ou à horaires décalés, pour recaler le rythme circadien déphasé ;
- l’hypertension.
Les études cliniques ont montré des résultats positifs sur des douleurs chroniques (migraine, fibromyalgie, endométriose) et les douleurs postopératoires à des doses allant de 3 à 10 mg de mélatonine par jour. Les effets à long terme sont mal connus.
Mode d’emploi
La mélatonine se prend au coucher. Les dosages indiqués ci-dessous sont à ajuster individuellement.
Jet lag : 0,5 mg à 1 mg de mélatonine quelques jours avant le voyage et les quelques jours suivant le jour d’arrivée à destination.
Insomnies d’endormissement et réveils nocturnes : 0,1 à 2 mg.
Hypertension artérielle : 1,5 mg de mélatonine à libération prolongée par jour, avant le coucher, sur avis médical.