Portrait d'Entreprise
Le fer
Valérie Vidal
Petite histoire…
Le fer est le quatrième élément le plus commun sur Terre après l’oxygène, le silicium et l’aluminium. Dans l’organisme, il est présent à l’état de traces, ce qui ne le rend pas moins indispensable. Au cours de XXe siècle, l’usage de suppléments alimentaires de fer s’est banalisé, jusqu’à ce qu’une meilleure connaissance invite à la prudence.
Quels bénéfices pour la santé ?
Le fer joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques. Il participe entre autres à la synthèse de l’ADN et à la production de l’adénosine triphosphate (ATP), source première de l’énergie corporelle produite par les mitochondries au cœur de nos cellules. Présent dans l’hémoglobine des globules rouges qui transportent l’oxygène vers toutes les cellules, il se trouve aussi dans la myoglobine, la forme de réserve d’oxygène dans le muscle. Il faut savoir qu’en cas d’insuffisance d’oxygénation, le cœur est menacé et les cellules nerveuses sont rapidement en souffrance.
Le stade le plus fréquent de carences en fer se révèle par un taux de ferritine bas dans le sang. Au stade le plus avancé, c’est la quantité d’hémoglobine et/ou le nombre de globules rouges (ou leur volume) qui baissent. On parle alors d’anémie ferriprive.
En réalité, il y aurait, dans les pays développés, plus de personnes ayant trop de fer que de personnes qui en manquent. Ceci est dû à une alimentation trop riche en viandes rouges et charcuteries, phénomène aggravé par la consommation d’aliments enrichis en fer ou par la prise de compléments alimentaires qui en contiennent. Or un excès de fer entraîne un stress oxydant qui provoque des dommages cellulaires et favorise les états inflammatoires, associés à la prévalence de certaines maladies : cancers, maladies cardiovasculaires, diabète et maladies neurodégénératives.
Dans quels cas l’utiliser ?
Les personnes à risques de carences en fer sont :
- les femmes enceintes ;
- les bébés qui ne sont pas allaités ;
- les enfants en croissance, surtout entre 6 mois et 4 ans ;
- les adolescentes ;
- les femmes qui ont des menstruations abondantes ;
- les végétariens et végétaliens ;
- les personnes qui consomment régulièrement certains médicaments comme les antiacides pour l’estomac (IPP), les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’aspirine ;
- les donneurs de sang.
En cas de déficit modéré, il est préférable de le corriger par l’alimentation, en consommant régulièrement des aliments riches en fer et en évitant ceux qui peuvent gêner son absorption comme les produits céréaliers complets en excès, les produits laitiers, le thé et le vin.
Les apports nutritionnels conseillés en fer sont estimés à 9 ml/jour pour l’homme, à 16 mg/jour pour la femme non ménopausée et entre 7 à 14 mg/jour chez les enfants de 3 à 17 ans.
Mode d’emploi
La supplémentation en fer doit être envisagée lorsqu’un bilan sanguin révèle un taux de ferritine très bas ou une anémie ferriprive. En dehors de ces situations, mieux vaut éviter les suppléments de fer et prendre conseil auprès d’un professionnel.
Pour une assimilation optimale et pas d’effets secondaires, préférer le fer sous forme de glycinate ou de bisglycinate. Les formes médicamenteuses classiques (sulfate ferreux, fumarate ferreux ou gluconate ferreux) perturbent l’équilibre du microbiote intestinal et peuvent être toxiques pour les cellules en entraînant un phénomène de stress oxydant.