Fondée en 2002, Écoidées (prononcer éco-idées comme « idées écologiques » !) est une entreprise familiale indépendante de 22 salariés, qui défend les valeurs fondamentales de l’agriculture biologique au sens large : engagement environnemental et social, actions de solidarité, filières équitables, compensation carbone, labellisation Biopartenaire. Les marques d’Écoidées valorisent le travail de petits producteurs au travers de produits tels que des poivres et des épices, des farines sans gluten, du cacao et des alternatives à la viande (assaisonnements, fruit du jacquier).

Pouvez-vous nous éclairer sur l’histoire et les motivations qui sont à l’origine d’Écoidées ?

C’est en septembre 2002 que le concept même d’Écoidées a vu le jour sous la forme d’une petite entreprise individuelle spécialisée dans le sel de l’Himalaya et les noix de lavage, références inconnues à l’époque et que j’ai popularisées dans les magasins bio au même titre que bien d’autres, tels le psyllium, les baies de goji, le souchet ou le sucre de coco. En tant qu’artiste et professeur de saxophone, je voulais créer un projet professionnel qui soit le reflet de mes convictions profondes : le refus de l’exploitation du plus faible par le plus fort et la défense des intérêts des paysans, qui sont souvent ignorés par un Occident capitaliste fasciné par la notion de « prix bas pour des profits hauts ».

Vous accordez beaucoup d’importance aux valeurs que la bio incarne…

Pour moi, l’agriculture biologique ne se résume pas à un business ou à des pratiques agricoles saines. Mon approche est aussi subjective, car elle englobe tout à la fois une vision de la bio humaniste et spirituelle, dans le sens sacré du terme. Notre humanité est sacrée, la nature qui nous nourrit, nous a fait naître et nous verra mourir est sacrée, notre Terre est sacrée. Le respect de l’intégrité des femmes et des hommes qui peuplent ce monde devrait être la base d’une solidarité et d’une entraide permanente. Pour moi, la bio est la préservation d’un système global d’interdépendances dont les écosystèmes naturels sont les plus représentatifs et dont nous devrions nous inspirer pour vivre en paix. Voilà pourquoi je suis très engagé dans le commerce équitable : je défends des systèmes économiques reposant sur la solidarité et des partenariats durables.

Présentez-nous un produit ou un projet qui vous tient à cœur.

Sans hésiter, le riz Thondi du Kérala bio et équitable ! Il est considéré comme le meilleur de toute la région et ma filière équitable soutient l’agriculture villageoise. Lorsque je propose ces produits, on me répond souvent : « Non merci, on a déjà du riz. » Or, ce n’est pas que le riz qui importe, ce sont surtout ceux qui le cultivent et la préservation de la biodiversité grâce à la culture de variétés rares et anciennes ! Comment peut-on négliger des valeurs aussi essentielles, ayant un contenu pédagogique aussi puissant ? N’est-il pas merveilleux de cuisiner de bons produits qui servent directement à améliorer la qualité de vie des agriculteurs ? C’est cette idée qui reflète fidèlement la démarche globale de mon entreprise.