appel à témoignages : avez-vous repéré des biomédias ?

Les biomédias sont des supports en plastique utilisés dans les stations de traitement des eaux usées (STEU) lors de la phase de traitement biologique de l’eau. Au cours de cette phase, les bactéries décomposent les matières organiques et azotées ainsi que le phosphore.

Un certain nombre de stations d’épuration utilisant ce procédé connaissent des dysfonctionnements et risquent donc de laisser échapper des biomédias en plastique dans l’environnement.

Les biomédias constituent une source de pollution plastique supplémentaire ayant des conséquences désastreuses sur l’environnement marin, un bassin d’épuration pouvant contenir plusieurs centaines de millions de biomédias.

La pollution peut se poursuivre pendant des années, se disperser sur de très longues distances et impacter des zones protégées. Ils peuvent être ingérés par les animaux marins et avoir des effets néfastes sur la biodiversité marine, et leur toxicité est préoccupante.

Depuis la fin des années 2010, des rejets massifs de biomédias dans les milieux aquatiques (de plusieurs milliers à plusieurs millions d’unités) sont observés en Europe. Voici quelques exemples.

Des biomédias qui s’étaient échappés d’une STEU au Pays basque espagnol en 2010 continuent de s’échouer en nombre sur les plages de la façade atlantique, 13 ans après l’accident.

En 2018, en Italie, 126 à 130 millions de biomédias provenant de la STEU municipale de la ville de Capaccio Paestum se sont déversés dans la rivière Sele se jetant dans la mer Tyrrhénienne. La pollution s’est répandue dans toute la Méditerranée occidentale, touchant les littoraux de France, d’Espagne, de Tunisie et de Malte et impactant par la même occasion de nombreuses aires marines protégées.

En mars 2021, environ un demi-million de biomédias ont aussi été déversés dans le fjord de Ringkøbing (Danemark) et ont atteint la mer du Nord, suite à un accident survenu dans une ferme piscicole d’élevage de saumon.

Depuis, des pollutions régulières peuvent être observées. C’est pourquoi l’ONG Surfrider appelle tous les citoyens à témoigner en cas de repérage de ces microplastiques dans la laisse de mer et sur la plage.

Le formulaire est à retrouver ici : https://biomedia.surfrider.eu/temoigner-pollution-biomedia/.

C’est grâce à ces témoignages que Surfrider peut renforcer son expertise et faire pression pour exiger des moyens efficaces de lutte contre ces pollutions.

Surfrider Foundation

www.surfrider.fr