Dans ce numéro, nous plongeons dans une thématique à la fois universelle, et profondément personnelle, en constant remaniement. La façon d’élever ses enfants évolue au fil des décennies, dans un monde où les normes et les attentes bougent sans cesse et où certains désirent un enfant plus que tout tandis que d’autres préfèrent envisager leur vie autrement.
La parentalité… vaste sujet. Et complexe.
Faire le choix de devenir parent, c’est donner la vie, aimer, protéger, éduquer, douter, s’inquiéter, soutenir, instruire, transmettre… sans qu’il n’existe aucun mode d’emploi. Élever un enfant n’est pas simplement un acte biologique, mais bien un engagement qui façonne des vies, des générations, et finalement, notre société.
Cet inventaire à la Prévert est bien peu de chose. En effet, c’est une saga à part entière qu’il aurait fallu publier tant il y a mille et un sujets, questions, et diverses façons d’appréhender la parentalité.
Un sujet, plus brûlant d’actualité peut-être avec la mise en place du nouveau gouvernement, l’élaboration du futur budget (dont celui alloué à la Sécurité sociale) et le pas si lointain « réarmement démographique » du président, mérite un coup de projecteur : le congé de paternité. La réforme de 2021, au premier abord progressiste, qui avait augmenté ce congé de 14 à 28 jours, perpétue en réalité l’idée qu’il existerait un parent principal (la mère) et un autre, secondaire. Que dit ce congé de la place et de la présence du père ou du coparent durant les premières semaines de vie de l’enfant ? Aujourd’hui, ce délai paraît dérisoire face aux enjeux actuels de la parentalité.
Parce que rien ne justifie l’inégalité des congés liés à la naissance, si ce ne sont une conception traditionnelle des rôles parentaux et une vision productiviste des individus. Au contraire, leurs bénéfices sont multiples : bien-être de l’enfant, qualité du lien, meilleure répartition des tâches domestiques, soutien émotionnel et physique pour la mère, réduction des risques d’épuisement, lutte contre les discriminations professionnelles subies par les mères… Au sens intime, politique et sociétal, c’est un, voire le véritable levier vers plus d’égalité hommes-femmes.
Que l’on soit parent, futur parent, accompagnant ou simplement curieux, chacun d’entre nous est influencé par les choix parentaux qui nous entourent. Soutenir la parentalité et accompagner le lien parent-enfant, ce n’est pas un cadeau de l’État, mais un réel investissement pour une société équilibrée, juste et harmonieuse. Et quitte à rappeler une évidence fondamentale… les enfants sont les futurs adultes de demain !