Bayer-Monsanto - nier la santé environnementale peut coûter cher !
Bayer pesait 136 milliards d’euros en 2015. Aujourd’hui, il ne vaut plus que 52 milliards d’euros, soit moins que les 63 milliards qu’il avait versés entre-temps pour acquérir Monsanto.
En rachetant Monsanto, Bayer rachetait aussi tous les scandales sanitaires et environnementaux auxquels cette société est liée et les récents jugements rendus par les jurys américains en faveur de personnes atteintes de cancers viennent à point pour présenter l’addition à Monsanto, devenu Bayer. Ces jugements ouvrent la voie à des milliers d’autres engagés aux Etats-Unis. La facture va être lourde…
Le Réseau environnement santé (RES) a organisé un colloque en septembre 2018 sur le thème « Santé environnementale et maladies chroniques : le coût de l’inaction » pour mettre l’accent sur le coût des maladies chroniques et la faiblesse de la politique de santé environnementale, qui est la seule façon de faire régresser cette épidémie. Il faudra ajouter maintenant, dans le coût économique, à partir de cet exemple Bayer-Monsanto, celui de la destruction du capital…
On peut aussi faire le rapprochement avec l’affaire Volkswagen et les logiciels visant à contourner les normes de pollution de l’air. L’industrie chimique, comme l’industrie en général, ne peut plus aujourd’hui se construire sur un modèle qui nie les enjeux sanitaires et environnementaux. Dans les deux cas, cette situation est la conséquence directe de l’action de la société civile.
Les ONG, qui ont déconstruit le modèle d’agriculture à base d’OGM et de pesticides dont Monsanto était le porte-étendard, les scientifiques qui ont déconstruit l’argument de l’absence de toxicité du Roundup, des journalistes et les lanceurs d’alerte qui ont révélé l’envers du décor…
Ces affaires montrent que la société civile, si elle s’organise, a la capacité de faire bouger les lignes et de contribuer à inventer un modèle productif respectueux de la santé humaine et de l’écosystème. Le développement de la campagne Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens en apporte une nouvelle démonstration !