promotions : les supermarchés bradent notre santé… et c’est prouvé !
Entre les prix réduits, les « 2 + 1 offert » ou les lots promotionnels, les consommateurs – dont 3 sur 5 se déclarent influencés par les promos dans leurs décisions d’achat – sont incités à acheter en majorité des produits trop gras, trop sucrés, trop salés et ultratransformés. C’est très préoccupant pour la santé publique, alors qu’il faudrait précisément limiter la consommation de ces aliments et rendre accessibles les produits bons pour la santé, comme les fruits et légumes, que de plus en plus de personnes ne peuvent plus se permettre d’acheter.
La majorité des 4 726 promotions proposées par Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc, Intermarché et Lidl ne passe pas le crash-test « santé » des recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) et de Santé publique France. En effet :
– seules 12 % des promotions portent sur des aliments sains, dont la consommation est à augmenter comme les fruits, les légumes ou les légumineuses, et que les Français ne consomment pas suffisamment ;
– deux tiers des promotions (66 %) concernent des produits trop gras, trop sucrés, trop salés dont il faudrait limiter la consommation, comme les boissons sucrées, la charcuterie ou les biscuits et les gâteaux industriels ;
– les 22 % des promotions restantes s’appliquent à des produits que les repères alimentaires officiels ne considèrent pas comme des produits dont la consommation est « à augmenter » ou « à réduire » ;
– de trop nombreuses promotions incitent à surconsommer en achetant en grande quantité puisque 40 % des promotions proposent d’acheter en lot ou « 2+1 offert » pour des produits à fortement limiter selon les recommandations santé.
Les associations exigent des enseignes qu’elles augmentent à 50 % minimum la part de promotions pour des produits que le Programme national nutrition santé recommande de consommer davantage – fruits et légumes, légumes secs, fruits à coque non-salés, céréales complètes, huiles de colza, de noix et d’olive –, ainsi que la part des produits biologiques (hors ultratransformation) pour que ces derniers représentent au moins 10 % de l’ensemble des produits en promotion.
Avec leurs pratiques promotionnelles, les distributeurs vont à l’encontre des recommandations de santé publique, des attentes des consommatrices et consommateurs et des enjeux de consommation plus durable. Dans ce cadre, il est indispensable d’agir sur l’offre et l’environnement alimentaires imposés par les distributeurs, à commencer par augmenter les promotions pour les produits sains et durables, pour contribuer à les rendre plus accessibles au plus grand nombre.
En parallèle de cette action conjointe, les associations exigent une répartition plus juste de la valeur entre distributeurs, industriels et agriculteurs car aucune promotion ne doit se faire au détriment de la juste rémunération des agricultrices et agriculteurs. Les associations demandent de la transparence sur les marges, de la production à la caisse des supermarchés, et une modération des marges sur les produits sains et durables, un meilleur encadrement des négociations commerciales et des mesures ambitieuses de soutien financier aux ménages pour améliorer leur accès à une alimentation saine, durable, abordable et choisie.