enfants - produits chimiques : une menace pour le cerveau

Chem Trust, association britannique qui travaille au niveau international pour prévenir les effets à long terme sur la santé humaine et animale des produits chimiques de synthèse, a publié le 7 mars un rapport qui montre comment les produits chimiques présents dans l’alimentation et les produits de consommation utilisés à la maison, à l’école et au travail peuvent porter atteinte au développement cérébral de l’enfant.

Les impacts de ces expositions, tels que déficit de l’attention, hyperactivité ou baisse de QI, qui peuvent empêcher les enfants d’atteindre leur plein potentiel, pourraient être évités, comme l’explique Chem Trust dans son rapport Menace sur le cerveau – Agir pour protéger notre santé contre les produits chimiques qui menacent le développement cérébral de l’enfant.

Parmi les produits chimiques préoccupants, on trouve les retardateurs de flammes bromés, un groupe de produits chimiques présent dans le mobilier, les équipements électroniques et les matériaux de construction, ou les composés perfluorés et polyfluorés, utilisés dans les revêtements antiadhésifs ou les matériaux respirants, qu’on retrouve par exemple dans des emballages ou des vêtements. Certains produits chimiques ont été interdits mais des produits similaires restent commercialisés.

Chem Trust fait des propositions pour faire face à ce défi, comme accélérer la réglementation de groupes de substances chimiques similaires, développer de nouvelles méthodes pour identifier les produits préoccupants. Des conseils destinés aux consommateurs pour réduire leur exposition sont également proposés.

Le rapport a été validé par deux éminents scientifiques spécialistes de ces questions, les Prs Philippe Grandjean et Barbara Demeneix. Selon le Pr Demeneix, « aujourd’hui, l’exposition à des produits chimiques atteint des niveaux sans précédent et est à la fois multiple, ubiquitaire, et débute dès la conception ». Le Pr Grandjean estime quant à lui que « la génération actuelle a la responsabilité de sauvegarder les cerveaux du futur. J’insiste sur la nécessité d’appliquer le principe de précaution pour protéger les cerveaux des générations futures ».

Pour Véronique Moreira, présidente de WECF France, « la pollution de l’environnement cause 1,7 million de décès chez les enfants chaque année. C’est l’Organisation mondiale de la santé qui le dit elle-même dans un rapport daté [du 6 mars 2017]. Aujourd’hui, les données de Chem Trust viennent confirmer que nous devons agir rapidement et efficacement pour protéger la santé de nos enfants, dès la période de grossesse. Les Etats européens et la Commission européenne ne semblent pas avoir compris cette nécessité, comme le montre le blocage sur le dossier des perturbateurs endocriniens. Il faut pourtant agir, et vite, pour protéger les plus fragiles. C’est possible : la prévention des expositions est le seul moyen pour y parvenir car les dommages sont irréversibles ».

Synthèse du rapport : www.projetnesting.fr.
WECF France – Générations futures – Inter Environnement Wallonie