crise agricole - le mal-être paysan et la colère juste des agriculteur·ices

La crise agricole que traverse la France doit être entendue, elle est légitime. Le mal-être paysan n’est pas nouveau et les manifestations qui ont lieu aujourd’hui sont l’expression d’une colère et d’une détresse trop longtemps bafouées et trop peu écoutées.

Terre & Humanisme partage le constat d’une trop faible rémunération et prise en considération du travail paysan, et œuvre depuis 30 ans à redonner sa juste place à ce métier en accompagnant toutes celles et ceux qui souhaitent recréer du lien avec la terre et leur alimentation. Nous avons besoin de paysan·nes pour nous nourrir, ils et elles ont besoin d’une juste prise en compte de leur travail !

Ne nous trompons pas de cible : la FNSEA en tant que syndicat agricole majoritaire, ainsi que l’extrême-droite et les discours du gouvernement tentent de nous faire miroiter que la colère des agriculteur·ices serait dûe à des normes environnementales trop strictes. Mais les revendications de la majorité des paysan·nes sont avant tout, de simplement vivre dignement de leur métier qui est essentiel à toute la population !

Terre & Humanisme pointe du doigt, au même titre qu’eux :

– les trop faibles revenus des agriculteur.ices, qui pourtant sont parmi ceux qui travaillent le plus avec des semaines allant parfois jusqu’à 70h ;

– le manque de reconnaissance de leur travail pourtant vital ;

– un système sous perfusion, qui crée des inégalités et des paysan·nes endettés alors que les patrons de l’agro-industrie s’enrichissent sur leur dos ;

– des accords de libre-échange qui créent une concurrence déloyale avec des exportations de produits français et des importations massives à des prix dérisoires de produits étrangers ;

– une politique agricole commune (PAC) qui favorise sans cesse les grossesexploitations, au détriment des petits producteurs qui sont de moins en moinsnombreux.

Selon les propositions du Premier ministre, « simplifier les normes » ce serait donc continuer des pratiques conventionnelles qui détruisent les sols et le vivant ? Nous avons toutes et tous besoin, pour préserver nos conditions de vie sur Terre, d’une évolution des normes environnementales, parce qu’il y a urgence à réinventer un modèle agricole à bout de souffle. Mais cette évolution doit se faire avec les paysan.nes, et non pas contre elles et eux.

Pas de pays sans paysan·nes nombreux·ses et valorisé·es !