pêche industrielle : scandale du navire de l’enfer

BLOOM, les ONG, les pêcheurs et les citoyens n’ont pas dit leur dernier mot sur l’affaire du plus grand chalutier pélagique du monde, l’Annelies Ilena (145 mètres de long, filets capables de capturer 400 tonnes de poissons par jour), qui a pris une tournure de scandale.

Voici les principales étapes de cette saga :

• Fabrice Loher, le ministre de la pêche de l’ex-gouvernement Barnier, s’est pris les pieds dans le plat le 5 novembre dernier en démentant au Sénat les révélations de BLOOM sur le fait que le gouvernement était en train de revenir sur son engagement de ne pas permettre l’exploitation du gigantesque navire-usine destiné à fabriquer du surimi.

• Le 11 novembre, BLOOM révélait son mensonge en analysant l’arrêté pris le 6 novembre 2024, par son gouvernement et dans lequel plus de 22 000 tonnes de merlan bleu attribués à la France avaient disparu entre mars et novembre 2024.

• Fabrice Loher a finalement accusé son prédécesseur, Hervé Berville, d’être responsable de la décision d’accorder du quota français au navire néerlandais immatriculé en Pologne.

• M. Berville a réfuté ces allégations. Il a également qualifié ce navire d’« hérésie économique et [d’]aberration écologique ».

• Loher a été obligé d’assumer publiquement sa position en faveur de ce modèle destructeur de pêche industrielle. Il a même accordé 15 000 tonnes de quotas de merlan bleu supplémentaires à l’Annelies Ilena.

Au total, ce sont donc 37 000 tonnes de quota français de merlan bleu que le gouvernement Barnier vient d’octroyer à un pillard des mers, décrié par le secteur dans son ensemble.

Rappelons que sans ces attributions de quotas français, le plus grand navire pélagique du monde ne pourrait pas saccager les eaux européennes et les quotas pourraient servir à soutenir les flottes et les pêcheurs français.

M. Loher défend que les 37 000 tonnes de merlans bleus accordés à la Pologne pour le compte de l’Annelies Ilena ont été échangées contre des quotas de cabillaud. Mais BLOOM dénonce le pot aux roses : le quota de cabillaud ne va pas profiter aux petits navires côtiers qui font vivre les criées et les territoires, mais à un méga-chalutier industriel de 81 mètres appelé l’Émeraude, un bulldozer des mers pratiquant le chalutage de fond, l’une des méthodes de pêche les plus destructrices au monde qui dévaste les écosystèmes marins avec des filets lestés. Comble de l’ironie, ce navire, bien que battant pavillon français, appartient également au consortium néerlandais Parlevliet & van der Plas via ses filiales françaises Euronor et la Compagnie des pêches Saint Malo.

BLOOM demande le retrait des quotas de pêche au navire de l’enfer ; la création de véritables aires marines protégées en France ;  la fin des subventions à la pêche industrielle et une redirection de l’argent public vers la transition sociale, écologique et solidaire du secteur de la pêche.

BLOOM

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