film documentaire : l’usage du monde
L’Usage du monde est un film documentaire long métrage d’Agnès Fouilleux, qui parle de notre lien à la nature, des sociétés humaines, des milieux et des espèces, qui mêle histoire, préhistoire, sciences, archives, récits, littérature et présent…
La peur des hommes face à la nature provient du fond des âges alors que nous n’étions que de simples proies parmi les autres animaux sauvages. Cette peur, au fil de l’histoire, s’est muée en une volonté de maîtrise et de domination sur notre environnement.
C’est l’histoire d’une culture, la nôtre. Avec elle, ce mythe du progrès et de la modernité, de la supériorité d’une partie de l’humanité sur le sauvage et « les sauvages », qui va s’installer sur l’ensemble de la planète, et fabriquer peu à peu le monde dans laquelle nous vivons.
Dès le XIXe siècle, les connaissances scientifiques auraient pu nous permettre de construire une société plus respectueuse du vivant et de notre milieu.
Il semble que de tout temps, la force des récits et des croyances ait plus influencé notre évolution qu’une approche scientifique et rationnelle. Encore aujourd’hui, les scientifiques « crient dans le désert » et ne parviennent pas à changer le cours de l’histoire.
L’Usage du monde, Voyage entre nature et culture, mêle archives, récits, littérature et réel. C’est un voyage dans le temps et dans l’espace. Depuis la préhistoire à l’histoire, jusqu’aux luttes environnementales et sociales actuelles.
Au fil du film, des historiens, anthropologues, philosophes analysent cette culture humaine qui s’est détachée peu à peu de la « nature ». Jean-Paul Demoule, Valérie Chansigaud, Jean-Claude Génot, Catherine Larrère, Ludovic Slimak, mais aussi Claude Lévi-Strauss, et les textes notamment de Henry David Thoreau ou Jean Giono, nous ouvrent à un autre regard sur cette relation.
Des paysans, forestiers, écologues, militants, porteurs d’une autre vision des interactions avec le vivant, travaux pratiques à l’appui, organisent de nouvelles alliances, renouent ce lien abîmé.
Ils nous font comprendre à quel point une approche sensible, des connexions subtiles, le lâcher-prise sur la domination, l’humilité, l’observation et l’écoute de cette nature est une opportunité pour vivre mieux… Reprendre le « pouvoir du dedans » pour échapper au « pouvoir sur », voilà une belle occasion de refaire le monde.
Car peut-être que seule la culture peut faire basculer la société ?