coupes budgétaires : on joue avec le feu

Plusieurs feux de forêt se sont déclarés cet été, y compris dans la forêt de Brocéliande, dans les Cévennes, à Fréjus, Martigues et Marseille. Oxfam France exprime sa solidarité avec les personnes impactées et son soutien aux forces d’incendie et de secours qui luttent contre les flammes.

À cause du changement climatique, le risque d’incendie ne cesse d’augmenter. Dans le monde, des feux de forêt sont déjà 2,2 fois plus fréquents qu’en 2003. Dans l’Hexagone aussi, la surface brûlée est en augmentation et le risque d’incendies s’aggrave d’été en été.

La multiplication des attaques par des ravageurs augmente la mortalité des arbres, désormais deux fois plus importante qu’encore sur la période 2005 à 2013. Le changement climatique aggrave aussi les sécheresses et rend ainsi la végétation plus inflammable.

Pour protéger la population de la multiplication du risque d’incendies, des investissements conséquents dans la Sécurité civile sont indispensables. Les sapeurs-pompiers et sapeuses-pompières ont besoin de renforts, ce qui appelle à des embauches supplémentaires et des investissements conséquents pour améliorer l’attractivité du métier et des conditions de l’engagement des volontaires. L’aggravation des risques rend l’acquisition de nouveaux équipements, dont des camions-citernes, indispensables.

Cet effort d’investissement est cependant menacé par les récentes annonces budgétaires du chef du Gouvernement. Alors que les Services d’incendie et de secours (SDIS) sont aujourd’hui financés à 58 % par les départements, les coupes prévues par François Bayrou mettent en cause la capacité des collectivités territoriales à investir dans la Sécurité civile.

Robin Ehl, chargé de campagne et de plaidoyer pour Oxfam France, alerte : « La réponse de l’État à la crise climatique et la multiplication des incendies reste incohérente. Les coupes budgétaires prévues réduisent à néant les déclarations de bonnes intentions. »

Pourtant, chaque euro investi dans la prévention des incendies permet d’éviter des dégâts supérieurs au coût des travaux. C’est pourquoi Robin Ehl demande : « Il faut augmenter et pérenniser les investissements dans la Sécurité civile et la prévention des incendies. En parallèle, nous devons adapter la gestion des forêts, notamment en interdisant les coupes rases et en diversifiant les essences plantées. »

Des alternatives à ces coupes budgétaires existent. Rien que l’impôt-plancher sur la fortune (dit « taxe Zucman ») rapporterait plus de trois fois plus que les coupes budgétaires catastrophiques de ces principales politiques publiques. Oxfam France met notamment en avant neuf mesures de fiscalité climatique sur la consommation et le capital, dont quatre inédites qui pourraient générer, dès 2026, 104 milliards d’euros supplémentaires, de quoi financer la transition écologique, les services publics et la lutte contre les inégalités.

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