affaire Séralini -  une relaxe en contradiction avec les enjeux de santé publique

Le 1er septembre 2023, le professeur Gilles-Éric Séralini a poursuivi en diffamation trois journalistes pour des accusations répétées le qualifiant de fraudeur et l’accusant d’être à l’origine de la « pire tromperie scientifique de ces dix dernières années ». Ces allégations font suite à un reportage d’Envoyé Spécial mettant en lumière les travaux du professeur sur le Roundup, herbicide largement utilisé et commercialisé par Monsanto-Bayer.

L’accusation portée par le professeur Séralini repose sur des bases solides, étayées par ses recherches révélant la présence de poisons non déclarés dans le Roundup, mettant ainsi en lumière des questions cruciales sur la santé publique. Cependant, le verdict – délibéré le 17 octobre dernier – de relaxe des accusés au nom de la « bonne foi » soulève des préoccupations quant à la compréhension profonde des enjeux par le tribunal.

Les diffamateurs ont admis ne pas lire les publications scientifiques ni avoir les compétences nécessaires pour émettre des commentaires sur un sujet qui touche directement leur domaine d’expertise. L’ignorance assumée des Monsanto Papers, ainsi que des poursuites engagées par 100 000 victimes du Roundup aux États-Unis, a été passé sous silence par le tribunal, qui a justifié la relaxe au nom de la « bonne foi ».

Ce verdict soulève des questions sérieuses sur la capacité de la justice à évaluer des questions scientifiques complexes et cruciales pour la santé publique. Le professeur Séralini a remporté sept procès en diffamation sur ce sujet avant 2017, soulignant la légitimité de ses recherches. Malgré cela, la justice semble avoir oublié ces faits.

Au cœur de cette affaire se trouve la question de l’indépendance et de l’éthique scientifique. Accuser le professeur Séralini de manquer d’éthique scientifique parce qu’il refuse de se soumettre aux pressions des autorités est un renversement des valeurs fondamentales de la recherche scientifique.

Le professeur Séralini ne fera pas appel de ce verdict et se concentrera sur ses projets de recherche. Cependant, cette affaire souligne la nécessité d’une réflexion approfondie sur la manière dont la justice aborde les questions scientifiques complexes et cruciales pour la santé publique.

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