Le rendez-vous du mois

Alexandra Attalauziti

Dernièrement, la naturopathie a fait l’objet de vives critiques suite à de nombreuses dérives dont certaines ont conduit à des drames. Des phénomènes d’ailleurs en augmentation dans le domaine des médecines douces, du bien-être et de l’alimentation selon la Miviludes. Faut-il mieux encadrer la naturopathie ?

Oui. Justement pour éviter que des drames se reproduisent, c’est inadmissible. Pour les familles premières victimes de praticiens peu scrupuleux ; pour les usagers qui ne sont plus en confiance alors que la naturopathie apporte de réelles améliorations dans la prise en charge du mieux-être ; et pour les professionnels de la naturopathie sérieux qui réalisent un travail de prévention formidable et qui pâtissent terriblement de la situation actuelle.

Le Syndicat des professionnels de la naturopathie (SPN) a rédigé, dès sa création, un code de déontologie très clair qui précise la posture des professionnels de la naturopathie : « En outre, il (le professionnel de la naturopathie) doit garder à l’esprit que les techniques naturopatiques ne sont ni des pratiques médicales, ni une idéologie mais des pratiques s’inscrivant prioritairement dans le domaine de la prévention, de l’accompagnement et plus généralement, du bien-être. »

Réglementer, cela passe aussi par une meilleure communication autour de ces pratiques pour que les usagers se sentent plus en sécurité en venant vous consulter.

Nous sommes tout à fait d’accord. Le SPN est d’ailleurs investi de cette mission d’information et de pédagogie. C’est pourquoi régulièrement et depuis sa création, il informe les usagers sur la naturopathie, sur la conformité des pratiques et celles que le SPN ne cautionne pas également. Nous avons aussi une communication sur la conformité des formations en naturopathie. Comme vous le savez peut-être, le fait qu’il n’y ait pas de réglementation ouvre la porte à des centres de formation qui ne sont pas conformes ni aux exigences du métier pour former des praticiens professionnels, ni aux exigences des acteurs de la formation. Ainsi certains s’installent en tant que naturopathes alors qu’ils n’ont pas le socle de connaissances et de compétences nécessaire pour accompagner des clients. Ce n’est pas normal.

Comment repérer un ou une bonne naturopathe ? Que vérifier avant de se lancer dans un stage de jeûne ?

Un bon naturopathe vous sera conseillé par un client qui l’a déjà consulté. C’est un excellent gage de confiance. Ensuite, l’organisme de formation avec lequel il a été formé est important. Enfin, le discours tenu sur le site Internet du praticien est aussi un bon indicateur. Si le professionnel prône des remèdes miracles par la nature, des arrêts de traitement ou autre approche ésotérique, fuyez ! Ce n’est pas un naturopathe qui respecte l’éthique de notre métier.

Concernant un stage de jeûne, la personne intéressée doit avant tout regarder si le professionnel en naturopathie est formé par un centre de formation qui possède un numéro de déclaration d’activité, qu’il a l’assurance d’être accompagné pendant le stage de jeûne par un ou des professionnels médicaux afin de garantir sa sécurité et enfin nous encourageons évidemment à bien lire le contrat de prestation de service proposé par le professionnel et ainsi contrôler qu’il soit assuré et possède bien un médiateur de la consommation.

Le site du Syndicat des professionnels de la naturopathie a publié une liste non exhaustive de termes et expressions à ne pas utiliser dans le cadre de la profession. Pourquoi ?

Depuis de nombreuses années, nous facilitons la vie de nos professionnels en nous chargeant de la veille métier. Les professionnels en naturopathie n’ont pas le droit d’employer des termes qui risqueraient de créer le doute entre la profession du bien-être et la profession médicale. Les termes que nous devons souvent reprendre sur les sites de nos professionnels via notre comité de veille législative sont : « patients » au lieu de client, « éducateur de santé » ou « soignants » au lieu de professionnels du bien-être, « guérir » ou « soigner » au lieu d’accompagner, « diagnostic » au lieu de bilan d’hygiène de vie.

Comment se profile, d’après vous, l’avenir de la naturopathie ?

Le Syndicat est extrêmement positif concernant l’avenir de la naturopathie. Nous sommes convaincus que 2023 sera un tournant pour la reconnaissance de nos métiers et pour l’obtention d’une réglementation de la pratique et de la formation. Personne ne veut encore être confronté à la récente actualité. Tout le monde veut que les choses aillent dans un sens meilleur, j’en suis persuadée.

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Alexandra Attalauziti

infos : www.syndicat-naturopathie.fr