cyclone Garance : il faut des politiques d’adaptation !

Au moment où le cyclone tropical s’éloigne de La Réunion, Oxfam France exprime sa solidarité avec ses habitant·es. Le changement climatique aggrave le risque cyclonique dans le sud de l’océan Indien mais le niveau de préparation inégal entre Mayotte et La Réunion démontre une différence de traitement inacceptable entre les territoires de la République.

Dans son récent rapport, Oxfam France a dû constater que la France n’est pas prête pour protéger sa population des effets du changement climatique tandis que les alertes sur les impacts de celui-ci se multiplient depuis des décennies. « La Réunion, Mayotte et l’ensemble des Outre-mer sont non seulement particulièrement exposés aux aléas climatiques mais, selon les territoires, leurs populations sont aussi extrêmement vulnérables, car les inégalités y sont encore plus criantes que dans l’Hexagone. En plus, les Outre-mer se trouvent enfermés dans une dépendance économique vis-à-vis de l’ancienne métropole, ce qui contribue à la vie chère et fragilise l’approvisionnement en biens de première nécessité dans le contexte des risques climatiques  », rappelle Baptiste Filloux, responsable du pôle solidarités internationales d’Oxfam France.

Les premiers éléments disponibles indiquent que le passage du cyclone Garance va fortement impacter l’économie et la production agricole sur l’île. Pour contrer ces catastrophes, les pouvoirs publics doivent enfin anticiper les effets du changement climatique pour protéger la population.

« À La Réunion, l’adaptation au changement climatique doit, entre autres, viser une augmentation de la capacité du sol à absorber de l’eau pour atténuer les impacts des périodes de fortes pluies et pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable alors que les pluies vont devenir toujours plus irrégulières. La désimperméabialisation des sols constitue un levier important pour y parvenir et permet en plus de lutter contre les îlots de chaleur urbains », explique Élise Naccarato, responsable du pôle inégalités climatiques d’Oxfam France.

Le stockage d’eau et l’autonomisation alimentaire doivent être facilités car aujourd’hui La Réunion est obligée d’importer près de la moitié des denrées consommées sur l’île. « Pendant que les prix alimentaires sont 37 % plus élevés sur La Réunion par rapport à l’Hexagone, la poursuite de la diversification des cultures aux côtés de la filière de la canne à sucre peut avoir de multiples bénéfices », explique Baptiste Filloux.

Pour réussir cette transition, La Réunion, tout comme l’ensemble des Outre-mer et l’Hexagone, doivent pouvoir compter sur le soutien de l’État. Cet appui fait aujourd’hui cruellement défaut parce que le gouvernement est toujours très en retard pour développer une véritable stratégie d’adaptation au changement climatique, ce dont témoigne aussi le retard de publication du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3), attendu depuis janvier 2024. Oxfam France appelle le gouvernement à publier urgemment le PNACC3 et à lui donner des moyens politiques et financiers pour protéger l’ensemble de la population.

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