petites bouteilles en plastique : vers une interdiction ?
Déposée mi-octobre à l’Assemblée nationale par le député Ensemble des Hauts-de-Seine Pierre Cazeneuve, la proposition de loi vise à interdire les bouteilles en plastique de moins de 50 cl à partir du 1er janvier 2027. Cette mesure d’interdiction s’inscrit dans la trajectoire de sortie des emballages à usage unique d’ici 2040, définie dans la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de 2020.
« Un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute dans le monde : moins d’une sur trois sera recyclée », rappelle Marine Bonavita, chargée de plaidoyer de Zero Waste France. « Plus qu’un symbole fort, bannir les bouteilles en plastique de petit format est un premier pas nécessaire pour couper le robinet de la production de plastique à la source et combattre cette catastrophe sanitaire et environnementale de manière efficace. Nous appelons l’Assemblée nationale à mettre cette proposition de loi à l’agenda au plus vite pour en débattre démocratiquement et aboutir à un texte qui permette à la France de renforcer sa contribution à l’élimination de la pollution plastique. »
« La bouteille plastique est le premier déchet plastique retrouvé sur les plages en Europe ; les petits formats, consommés majoritairement en extérieur, présentent un risque accru de dispersion », indique Muriel Papin, déléguée générale de No Plastic In My Sea. « Face aux 15 milliards de bouteilles plastiques mises sur le marché en France, majoritairement pour de l’eau, et aux résistances du secteur, qui poursuit ses messages trompeurs et une course aux volumes, il est indispensable de légiférer et d’interdire les catégories de bouteilles plastiques les plus inutiles et les plus nuisibles tout en continuant à développer le maillage de points d’eau pour remplir sa gourde. »
Antidia Citores, responsable lobby chez Surfrider Foundation ajoute : « Adopter cette loi sera à la fois un changement sociologique majeur et un pas réel vers la protection des écosystèmes. »
Les recherches récentes montrent l’omniprésence du plastique dans le corps humain et dans l’environnement, avec des effets sur la santé humaine et la biodiversité qui commencent à être étudiés et démontrés. Au rythme actuel, la production et l’utilisation de plastique pourraient tripler d’ici à 2060, atteignant 1,2 milliard de tonnes par an selon l’OCDE. Une étude publiée en avril 2024 dans la revue scientifique Science Advances montre qu’il existe une relation directe et linéaire entre la production plastique des entreprises et la pollution plastique liée à leurs produits : pour chaque pourcentage de plastique supplémentaire produit, la pollution plastique augmente d’1 %. Cette corrélation concerne tout particulièrement les industriels de l’agroalimentaire et les producteurs de boissons en bouteilles.