irresponsable ! - Areva s’engage à assainir des sites mais laisse une radioactivité 

Plus de 200 mines d’uranium réparties sur 25 départements ont été exploitées sur le territoire français. La dernière a fermé en 2001. L’extraction de ce minerai a entraîné la production d’environ 180 millions de tonnes de déblais solides improprement appelés « stériles », alors qu’une part importante présente une radioactivité élevée. Ces déchets sont amoncelés près des sites d’extraction sur 165 verses réparties sur 114 sites.

Du fait des carences de la réglementation française en la matière, ces matériaux, bien que radioactifs, ont aussi été réutilisés comme remblais pendant des décennies, pour la construction de plateformes, chemins, routes, parkings et parfois se retrouvent à l’intérieur des bâtiments, exposant ainsi le grand public à des doses de radiation significatives et, dans certains cas, nettement supérieures aux limites sanitaires.

La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) se bat depuis plus de vingt ans pour que l’Etat et les industriels responsables de cette situation traitent les sites contaminés. Mais c’est la diffusion en 2009, dans l’émission Pièces à conviction, du documentaire « Uranium, le scandale de la France contaminée », auquel a largement contribué la Criirad, qui a abouti à ce qu’Areva réalise une détection par hélicoptère des sites où des stériles radioactifs ont été utilisés comme remblais. En fonction des niveaux de dose subis par les populations concernées, Areva s’est engagé à traiter les sites qui présentent les risques les plus élevés. Le traitement consiste à retirer, avec des engins de chantier, les remblais radioactifs et à les rapporter sur d’anciens sites d’extraction du minerai d’uranium. Mais Areva, avec l’aval des autorités compétentes, dont le ministère de l’Environnement, refuse d’employer la méthode préconisée par la Criirad consistant à effectuer des relevés au contact du terrain.

En 2006, par exemple, sur la commune de Saint-Priest-la-Prugne (Loire), à l’issue de plus de quatre ans de combat, la Criirad et le Collectif des Bois noirs ont obtenu qu’Areva traite le terrain d’un centre de loisirs. A l’issue des travaux, les contrôles réalisés par la Criirad ont montré qu’il restait des remblais radioactifs. Entre-temps, le site a été revendu. Les contrôles effectués par la Criirad le 4 octobre 2016, à la demande du nouveau propriétaire, ont confirmé la présence de remblais radioactifs sur plusieurs dizaines de mètres carrés avec un taux de radiation au contact du sol 6 fois supérieur à la normale ! Il s’agit pourtant d’un site qui accueille des touristes, dont des enfants… Plus loin, au bord d’un chemin communal, le taux est 10 fois supérieur à la normale !

La Criirad et le Collectif des Bois noirs demandent que les services compétents de l’Etat imposent à Areva de revoir rapidement ses méthodes de travail et s’engage à assainir définitivement les terrains traités.

Criirad
29, cours Manuel-de-Falla
26000 Valence
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