souveraineté alimentaire : l’Agence bio sera préservée
Mi-janvier, l’Agence bio a été menacée de suppression suite à un amendement voté par un sénateur du groupe Les Républicains.
Créée en 2001, l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, dite « Agence bio », joue depuis plus de 20 ans un rôle essentiel dans l’essor des filières biologiques françaises et dans la promotion du label bio auprès du grand public. Créée sous une forme originale (Groupement d’intérêt public), elle regroupe les professionnels du secteur et les pouvoirs publics pour mener une action d’observation, de promotion et de développement au plus proche des besoins du terrain. Avec 23 personnes en équivalent temps plein, elle représente et accompagne aujourd’hui 61 000 fermes, 215 000 emplois, 28 000 entreprises, et plus de 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires au niveau de la consommation (ménages et restauration hors domicile).
L’Agence bio est ainsi un acteur clé pour le développement de l’agriculture biologique. Alors que depuis deux ans, la filière bio traverse une crise sévère, elle a contribué à redynamiser le marché à travers ses campagnes de communication dont l’impact est confirmé par la stabilisation de la consommation des produits bio depuis le second trimestre 2024. Les acteurs des filières bio ont plus que jamais besoin d’outils de pilotage et de suivi de la production. C’est là encore l’Agence bio qui leur donne accès à ces chiffres grâce aux études qu’elle publie régulièrement.
Après deux semaines d’intense mobilisation, le soutien apporté à l’Agence bio par de nombreux décideurs de la société civile aux côtés des parlementaires et d’élus locaux à l’Agence bio, aura porté ses fruits. La profession bio salue le choix des parlementaires lors de la Commission Mixte Paritaire des 30 et 31 janvier qui ont refusé de supprimer l’Agence française de développement et de promotion de l’agriculture biologique.
Après 3 années de tensions dans les filières biologiques, la tendance est à une stabilisation de la consommation, mais la situation des agriculteurs et de leurs partenaires des filières est encore difficile. Malgré le retour de la croissance en circuits courts et en distribution spécialisée, le recul continue dans la grande distribution qui pèse près de la moitié du marché bio français. À date, le niveau de consommation de produits bio en valeur en France est proche du niveau de 2019.
Dans ce contexte, les professionnels de la bio ont besoin d’une Agence bio forte et pérenne, dotée de moyens suffisants pour mener à bien sa mission d’information citoyenne comme inscrit dans son contrat d’objectif et de performances. À la veille du Salon de l’Agriculture, la filière bio demande que les annonces faites par le ministre de l’Agriculture en 2024 – à savoir les moyens d’une communication positive soutenue, durable et engagée, et un Fonds Avenir Bio fort – soient confirmées. Ces mesures sont indispensables pour conforter la reprise du secteur et atteindre les objectifs fixés par le Plan Ambition bio : 18 % des surfaces en bio et 20 % de produits bio en restauration collective.