2 animaux d’élevage sur 3 sont en cage ! - la France figure parmi les plus mauvais élèves de l’UE

La France détient en cage 66 % de ses animaux d’élevage (vs 68 % l’année précédente), soit plus de 68 millions d’animaux élevés en cage chaque année (hors cailles et veaux). S’il faut souligner la baisse, la France, qui figure parmi les plus mauvais élèves, perd encore une place et passe du 15e au 16e rang sur les 28 pays.

L’ensemble de ces 28 pays détient 56 % de ses animaux en cage : encore aujourd’hui, ce sont chaque année plus de 320 millions d’animaux qui, entravés dans des cages, ne peuvent adopter le moindre comportement naturel. Truies, poules, cailles, canards et oies, veaux et lapins sont maintenus en cage, le plus souvent dans des cages stériles et si exiguës que les animaux peuvent à peine bouger. Ces conditions d’élevage sont tellement inadaptées à leurs besoins les plus élémentaires qu’ils adoptent des comportements déviants et agressifs et doivent subir des mutilations supplémentaires pour les conformer à ce système d’un autre âge, comme une coupe douloureuse du bec pour les poules, de la queue pour les cochons, ou le dégriffage des canards…

Malte est le dernier élève de ce classement avec 99 % d’animaux en cage ! L’Espagne et le Portugal comptent respectivement 87 % et 81 % quand l’Allemagne n’est qu’à 13 % d’animaux en cage. Notons, parmi les meilleurs élèves, l’Autriche et la Suède dans le trio de tête avec respectivement 3 % et 4 % d’animaux en cage (212 000 et 324 000 animaux chaque année).

Le 30 juin 2021, l’UE s’est engagée à interdire l’utilisation de cages pour les animaux d’élevage et elle est en train de réviser toute sa législation en matière de bien-être animal. Tout se joue maintenant car la Commission européenne partage actuellement en interne sa copie, pour une publication dès la rentrée.

C’est une occasion historique pour l’UE de mettre fin à l’une des pires pratiques de l’élevage industriel dont on connaît les effets délétères sur le vivant (les êtres humains, les animaux et la planète), et de prendre en compte les données scientifiques sur le bien-être des animaux et les attentes des citoyens.

Sans le soutien des ministres de l’agriculture des États Membres, l’ambition de la Commission européenne d’améliorer les règles en matière de bien-être animal ne sera pas réalisée.

Yvan Savy, directeur de CIWF France, a déclaré : « On entend souvent : ‘ce type d’élevages, ce n’est pas en France’… Et bien les chiffres parlent pour nous. En France, aujourd’hui, 2 animaux d’élevage sur 3 sont en cage ! La révision de la législation européenne sur le bien-être animal est une occasion unique de faire évoluer nos systèmes d’élevage et de se montrer à la hauteur des enjeux. Il est temps que nos lois et nos pratiques reflètent ce que les preuves scientifiques démontrent1, ce que les citoyens de l’UE demandent et ce que les animaux méritent. »

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