PNSE 4 - un rendez-vous manqué

Plus de 14 ans après le premier PNSE (Plan national santé environnement), cette 4e version n’est pas à la hauteur de la situation d’épidémie de maladies liées aux pollutions d’origine humaine. Le volet action territoriale, tout comme la prise en compte du concept d’« Une seule santé » ne suffiront pas. Sur la forme, l’omniprésence des outils numériques au détriment d’actions de terrain, tout comme le report trop systématique de la responsabilité sur l’individu, nous semblent détourner le PNSE de son objectif initial. La crise sanitaire actuelle de la Covid-19 montre pourtant le rôle bénéfique que peut jouer un environnement plus sain pour préserver la santé de chacun, et réduire le risque de formes graves de la maladie.

Si le PNSE 4 contient bien un Axe 2 « Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes », son contenu n’est pas assez ambitieux ou vise parfois seulement à informer. Aucun objectif chiffré ou ressource budgétaire n’est alloué à chaque action. Comme l’illustre l’« amélioration de l’information sur la bonne utilisation des produits ménagers et leur impact sur la santé et l’environnement », qui se mesure par le nombre de produits biocides et détergents au profil moins dangereux présents sur le marché de l’Union européenne. Ou encore la maîtrise de l’exposition aux ondes électromagnétiques qui se fait via une application pour smartphone nommée « Open Barres », dont le succès se mesurait au nombre de téléchargements, de connexions et de mesures d’expositions aux ondes : est-ce vraiment « réduire » ?

Wecf France avait demandé expressément que le terme « Mon environnement, Ma santé » soit converti en un autre sous-titre, mobilisant les dimensions d’actions collective et individuelle. Ceci a été fait, mais ne suffit pas à modifier le contenu de ce PNSE 4. Tout repose sur l’individu, qui doit slalomer entre les différentes sources d’exposition néfastes pour sa santé en faisant les « bons gestes » après s’être informé en ligne. Si un renforcement de la formation des professionnels de santé et une meilleure diffusion de l’information pendant la période périnatale est prévue, les mesures concrètes de substitution de substances dangereuses restent en revanche très peu présentes.

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