statu quo - la santé environnementale ne doit pas être la grande absente du post-Covid

« La santé au-dessus de l’économie » ! Malgré cette affirmation liminaire prometteuse, la déclaration d’Emmanuel Macron donne l’impression que pour lui le monde post-Covid va ressembler au monde pré-Covid. Les sommes dégagées sont impressionnantes : 500 milliards d’euros, mais pour quoi faire ? Relancer une activité économique sur les bases de l’ancienne. Par exemple, relancer l’industrie automobile en laissant de côté le chemin de fer, ce qui revient à relancer la pollution de l’air et à « fabriquer » de nouveaux malades chroniques, qui seront les victimes de la prochaine pandémie. La baisse de la pollution a bien montré que les gains de santé étaient possibles. Où est le changement de paradigme ? Tout se passe comme si le bilan de la pandémie était déjà passé par pertes et profits et se résumait à se doter d’un stock de masques et de respirateurs pour la prochaine. Une des leçons majeures de la crise est que les malades chroniques ont été les grandes victimes du Covid : 84 % des comorbidités chez les victimes du Covid selon Santé publique France. Mais ce constat a vite été évacué sous couvert de l’âge. Une donnée majeure éclaire cet enjeu : en France, le nombre de grandes maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer) a doublé entre 2003 et 2017, ce qui veut dire qu’il y a 14 ans, il y aurait eu, par principe, moitié moins de victimes potentielles. Préparer l’avenir revient à faire reculer l’épidémie mondiale de maladies chroniques. A aucun moment, dans la déclaration d’Emmanuel Macron, il n’est fait mention de l’épidémie mondiale de maladies chroniques, constat fait par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2006 en Europe, 2008 dans le monde et qui a fait l’objet de deux déclarations de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2011 et septembre 2018. Les objectifs retenus en septembre 2018 à échéance de 2030 sont en priorité : diminution de 30 % de la mortalité prématurée par maladies chroniques et arrêt de la progression de l’obésité et du diabète. Les obèses et les diabétiques ont été les grandes victimes du Covid. Les causes environnementales sont connues : alimentation, principalement ultra transformée, sédentarité, perturbateurs endocriniens et plus largement urbanisme. La préparation du futur Plan national santé environnementale (à l’arrêt depuis un an sans aucune explication) doit se faire en réponse aux enjeux révélés par l’épidémie de Covid. La santé environnementale doit faire partie du chantier de la « reconstruction écologique » annoncé par Emmanuel Macron pour l’été.

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