étude - toujours plus de pollution lumineuse

L’ANPCEN (Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes), seule association nationale dont l’objet social est entièrement dédié aux enjeux pluriels de la qualité de la nuit, et qui développe une expertise nationale et locale sur le sujet depuis près de 20 ans, note avec intérêt les conclusions de l’étude publiée par le magazine Science Advances sur l’accentuation de la pollution lumineuse : elles rejoignent en effet les alertes que l’ANPCEN émet depuis plusieurs années : - La quantité de lumière émise a crû de 94 % depuis les années 1990 en France, pour le seul éclairage public. Le nombre de points lumineux d’éclairage public ne diminue pas : +89 % dans la même période. - Alors que la biodiversité est majoritairement nocturne, l’éclairage est toujours pensé et conçu par les humains pour les seuls humains. Or l’étude de l’ANPCEN, sur la base des publications scientifiques internationales, a montré les nombreux effets de la lumière sur toutes les espèces et sur la fragmentation des paysages, ajoutant une pression supplémentaire, quotidienne. - L’augmentation massive de la prescription de LED dans l’éclairage public, sans aucune régulation publique, est faite sans approche globale des coûts et des impacts, ni vision de moyen ou long terme. Par effet rebond, la prescription massive de LED est donc tout à fait susceptible d’accroître encore davantage la quantité de lumière émise la nuit : avec la perspective d’une diminution de kWh consommés, le nombre de points lumineux installés est souvent augmenté : cela conduit à émettre in fine davantage de lumière. Et, bien souvent, les puissances installées ne sont pas réduites, alors que le rendement lumineux est plus important : cela conduit à émettre là aussi davantage de lumière. Les particularités physiques des LED (fort pic d’émission bleue, lumière stroboscopique, luminance 1 000 fois plus élevée, plus forte diffusion dans l’atmosphère et les milieux, etc.) accroissent fortement les impacts sur le vivant : vision, sommeil et santé – pour les humains comme pour la biodiversité et les écosystèmes. L’ANPCEN rappelle par ailleurs que le bilan climatique global de l’éclairage en France est inconnu (production, distribution, fonctionnement, maintenance, recyclage) et que le choix des LED extérieures pourrait se révéler inadapté aux effets du changement climatique dans les 20 à 30 ans. De ce fait, et pour passer à une politique globale de la lumière reposant sur une approche intégrée des enjeux et des coûts, l’ANPCEN demande au Gouvernement un plan de lutte contre les nuisances lumineuses. L’association continue également d’appeler à la prudence quant à la prescription systématique de LED pour les éclairages extérieurs.

ANPCEN
3, rue Beethoven - 75016 Paris

Voir la cartographie de la qualité de la nuit en France sur le site : www.anpcn.fr.