Roundup - perturbateur endocrinien… et nerveux !
Le fait que certains xénobiotiques (produits chimiques) soient des perturbateurs endocriniens (PE), c’est-à-dire aptes à perturber le fonctionnement de toutes nos glandes endocrines ainsi que l’action de nos hormones, est désormais scientifiquement établi. Un nouveau concept se fait jour, celui de « perturbateur endocrinien et nerveux ». En effet, certains de ces xénobiotiques sont aptes de surcroît à perturber le système nerveux central et donc les fonctions cognitives et comportementales. Ainsi, la diminution sensible du quotient intellectuel (QI), l’augmentation très inquiétante de l’autisme, de l’hyperactivité, des troubles de l’attention, du syndrome Asperger, sans oublier l’augmentation des pathologies neurodégénératives sont autant de très importants et inquiétants problèmes de santé publique.
Dans le cadre des études effectuées sur l’impact des herbicides à base de glyphosate, comme le Roundup, l’équipe du Pr Gilles-Eric Séralini a publié cet été une étude des effets du Roundup sur les fonctions cognitives d’animaux de laboratoire, montrant que le Roundup provoque après 8 jours d’exposition des ralentissements comportementaux et locomoteurs d’exploration chez les rats, en plus des troubles hépatiques, rénaux et hormonaux déjà montrés dans d’autres études du laboratoire. Cette étude avait aussi comme objectif d’évaluer la possibilité de protection contre les effets du Roundup par des mélanges de plantes in vivo. L’étude montre que l’administration en préventif d’un complexe de plantes a permis de restaurer six paramètres perturbés par le Roundup sur huit, et notamment sur les troubles de la locomotion.
Cette étude ouvre la voie à de nombreuses recherches sur l’action perturbatrice neuro-endocrinienne des pesticides et autres xénobiotiques.
Le Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique) précise par ailleurs que, même s’il est important de pouvoir apporter des solutions thérapeutiques pour contrecarrer l’impact délétère des xénobiotiques, démontré dans une pléthore d’articles scientifiques, la meilleure façon de s’en protéger est de les retirer du marché dès lors que la toxicité est avérée comme c’est notamment le cas pour les formulations commerciales de Roundup.
Le Criigen continuera à œuvrer pour la transparence et la modification des évaluations réglementaires dont l’insuffisance et l’opacité actuelles constituent un véritable scandale sanitaire et environnemental…
Force est de constater que les normes d’utilisation des pesticides et autres xénobiotiques, édictées par l’OCDE et l’OMS depuis 70 ans, n’ont effectivement pas été aptes à protéger les écosystèmes et la santé de la population mondiale.