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Lancement de l’affichage environnemental

L’idée d’afficher les performances écologiques pour inciter les consommateurs-trices à acheter des produits ou des services respectueux de l’environnement avait été actée par le Grenelle de l’Environnement dès 2011, donnant lieu à une expérimentation avec 168 entreprises. Mais sa mise en œuvre effective s’était heurtée à différentes contraintes, notamment la possible distorsion de concurrence par rapport à des produits venant d’autres pays de l’Union européenne. La Commission européenne avait lancé une expérimentation, dont on attend les résultats en fin d’année.

En France, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte a remis la question à l’ordre du jour. Selon son article 90, « afin de garantir la qualité de l’information environnementale mise à la disposition du consommateur, les producteurs réalisant volontairement une communication ou une allégation environnementale concernant leurs produits sont tenus de mettre à disposition conjointement les principales caractéristiques environnementales de ces produits ». Un affichage environnemental a démarré en janvier 2017 pour une série de produits : alimentation, textile, ameublement, appareils électroniques, ainsi qu’un service, l’hôtellerie.

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) propose gratuitement aux entreprises la base de données Impacts (www.base-impacts.ademe.fr), qui comporte un ensemble de référentiels méthodologiques par famille de produits, avec des indicateurs et des analyses de cycle de vie. Le cycle de vie concerne l’extraction des matières premières, la production, la distribution, l’utilisation, la fin de vie d’un produit (sous forme de déchets par exemple). L’affichage se fera à travers trois visuels : l’un donnant les résultats pour chaque indicateur environnemental et les autres la performance environnementale avec une note de A à E. Les impacts environnementaux concernent le changement climatique, la pollution de l’eau et de l’air, l’utilisation des ressources naturelles (renouvelables ou non).

Différentes enquêtes montrent que plus de la moitié des personnes – notamment les moins de 35 ans – sont prêtes à payer plus cher pour des produits qui respectent l’environnement mais que la plupart connaissent mal les marques ou les labels qui pourraient garantir ces critères. L’étude « Qui est prêt à payer davantage pour un produit vert ? » du ministère de l’Environnement, parue en janvier 2017, identifie des groupes de consommateurs-trices selon leur sensibilité à l’environnement. Cela va des « éco-engagés (24 % de la population), très préoccupés et impliqués », aux « éco-sceptiques (14 %), dubitatifs ou indifférents », avec, entre les deux, une majorité d’intermédiaires : « les éco-indécis, semi-soucieux et semi-impliqués », les « éco-hypermétropes, plus inquiets pour la planète que pour leur environnement direct », et les « éco-spectateurs, préoccupés mais perplexes quant à leur capacité d’action ».

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Yveline Nicolas

Coordinatrice d’Adéquations, association de sensibilisation, formation et soutien de projets en matière de développement durable, solidarité internationale, droits humains

infos : www.adequations.org