Paris - des pubs 4 fois plus petites sur les trottoirs

La mairie de Paris vient d’annoncer que, dans le cadre de son nouveau contrat de mobilier urbain, les 350 panneaux comportant une face publicitaire de grand format (8 mètres carrés), toujours en place mais dont les jours sont désormais comptés, vont enfin disparaître du paysage.

Il s’agit en l’occurrence de la mise en œuvre de l’une des mesures adoptées au cours de la révision du règlement local de publicité (RLP), dont les travaux avaient débuté en 2003 et qui n’avaient finalement abouti, après de multiples manœuvres et pressions de certains afficheurs pour enrayer le processus, que… 8 ans plus tard !

Ce projet, voté à l’unanimité par le conseil de Paris le 21 juin 2011, fixait notamment à 2 mètres carrés la surface maximale des publicités sur mobilier urbain, avec entrée en vigueur au 31 décembre 2017, au terme du contrat avec l’afficheur JCDecaux.

Or c’est grâce à Paysages de France que sera appliquée cette mesure dont la portée dépasse de loin la capitale, puisqu’elle devrait également servir de référence au niveau national. L’association, qui en avait notamment fait une question de principe, avait alors multiplié les démarches et fait feu de tout bois. Elle avait fini par obtenir le soutien de Jean-Pierre Caffet, maire adjoint chargé de l’urbanisme et, à l’époque déjà, sénateur de Paris.

Le règlement local de publicité de Paris reste encore et toujours un énorme cadeau aux afficheurs. Il faut savoir en effet que, compte tenu de l’extrême richesse du patrimoine architectural parisien, en l’absence de RLP 80 % du territoire de Paris serait interdit à toute publicité, y compris sur le mobilier urbain. Seule la mise en place d’un règlement permet en effet de déroger auxdites interdictions. Il suffirait donc que la maire de Paris décide d’abroger le règlement de publicité pour que des milliers de panneaux deviennent illégaux ! Il faut donc que les afficheurs se rappellent qu’ils bénéficient de privilèges exorbitants et n’oublient pas le pouvoir de la maire de Paris !

Raison de plus, donc, pour que la mairie de Paris engage une nouvelle étape et poursuive le travail commencé. D’importantes lacunes restent à combler, concernant par exemple les enseignes dites temporaires, dont la surface est illimitée, les scandaleuses bâches publicitaires, admises au cas par cas depuis le Grenelle de l’Environnement mais qui prolifèrent à Paris, ou encore la surface des publicités installées sur le domaine privé, quatre fois plus importante que celle admise désormais sur le domaine public.

Paysages de France

5, place Bir-Hakeim

38000 Grenoble

Site : www.paysagesdefrance.org